J’en cherche la raison et ne la trouve point

Ah !… s’il eût compris leur langage ! Car l’un disait :
Ah ! que les fabricants de préfaces sont ennuyeux ! Contemporains admirateurs importuns ou démarqueurs pillards à tant la ligne, ils vous campent, avec quelques récits plus ou moins exacts, des réputations qui résistent aux siècles et n’ajoutent rien à la gloire de celui qu’elles prétendent servir.
Sa vie est si courte et si remplie ! Qui sait, s’il en avait le temps, s’il n’arriverait pas à se créer, à l’instar des sourds-muets, un alphabet restreint de gestes et de vocables qui traduiraient clairement, à notre usage, ses idées et ses sentiments.
En était-il, celui-là qu’on ne connaissait point, et qui était bon et qui était grand ?
En ces temps-là, le Val des Hiboux, qui s’appelle maintenant la Grâce-Dieu, était un lieu sinistre où l’Audeux roulait ses ondes torrentielles entre deux murs sombres de roc que gardaient d’immenses forêts s’étendant du Val de la Loue au coude du Doubs.
Miraut faisait toujours : « Bouaoue… bouaoue… » et, tout d’un coup, v’lan ! lancé de toute son ardeur sur ce sillage odorant, facile à suivre comme une grande route, il vint trébucher, gueule ouverte, dans les jambes de son maître, qui faillit bien lui lâcher dans le nez son coup de fusil.
Au loin, vers les étangs, justifiant leur angoisse secrète, un soudain son de trompe troua le silence : l’homme chasserait au clair de lune.